Le labradoodle ou le goldendoodle seront-ils les meilleurs chiens de Paris en 2021 ?

Le protocole de Sofia (1) par Alain Lambert

Pour trouver des chiens dans Paris, je n’ai pas besoin d’aller très loin. J’ai besoin d’un chien canadien ? Je fais quelques pas en sortant de chez moi pour entrainer Nérée le retriever du labrador dans le cabinet d’orthophonie d’Artémis.  Pour avoir un aperçu de la cynophilie mondiale, le 19ème arrondissement est une bénédiction. Je change de continent en rejoignant l’avenue Jean Jaurès pour chercher Orus le berger australien. Si j’ai besoin d’un chien chinois je traverse l’artère pour retrouver Jezzy le sharpei du coté impair.

L’extrême densité de la capitale n’est pas un inconvénient, c’est une chance extraordinaire qui a fait d’Easy notre chienne Royal Bourbon une véritable petite Parisienne. Elle se dandine dans la rue Cavendish  comme l’écrivait déjà Alfred Barbou en 1883 : « dans n’importe quelle rue de la grande ville, il est facile de distinguer au premier coup d’œil un chien provincial d’un chien parisien. Le premier a l’air effaré ; il craint les voitures ; il ne sait pas comment traverser la chaussée et, si son maître l’abandonne un instant, il perd tout à fait la tête. L’autre marche avec une désinvolture spéciale ; il se sent chez lui et ne s’inquiète de rien ». Cette chienne africaine venue de l’Ile de la Réunion est aujourd’hui parfaitement  adaptée au milieu parisien. Elle s’y sent bien. Pourtant, il arrive parfois qu’une écorchée de la protection animale fonde sur moi, après avoir fait un tour inquisiteur du ou des chiens installés dans mon vélo cargo. Il y a quelques jours, l’une d’entre elle m’a fait un sermon devant le quartier de Beaugrenelle « un grand chien ce n’est pas fait pour Paris, c’est fait pour vivre à la campagne ».

Je ne me fatigue même plus à répondre qu’à l’heure de l’agro industrie, la vie de chien à la campagne n’est jolie qu’en théorie. En réalité, Paris ne s’est jamais posé la question si elle avait du chien. Paris est chien ! Alfred le disait déjà très bien : « Nulle part on ne témoigne au chien autant d’affection qu’à Paris ». L’immense majorité des cinq mille chiens parisiens que j’ai photographié étaient choyés. Ils étaient identifiés, vaccinés, toilettés, nourris avec les meilleurs aliments et promenés par une cohorte de promeneurs professionnels. A Paris, il n’y a plus de chiens errants comme au 19eme siècle, même les chiens des SDF ont leurs fournisseurs de couvertures ou de croquettes. 

Patch le goldendoodle de Combat

Il y a pourtant une chose qui a changé depuis quelques années. La population canine de Paris s’est mondialisée. Un phénomène qui s’est accéléré depuis qu’ internet est arrivé. Il y a, ne serait ce que vingt ans, je n’aurais pas pu faire le portrait d’un Bulldog Continental, d’un berger américain ou d’un chien thaïlandais à crête dorsale car ces races n’existait pas en France. En 1973, quand mes parents ont adopté mon premier chien, il y avait un peu plus d’une centaine de races de chiens centralisés par la SCC. Aujourd’hui il y en a plus de 300…

Ce dimanche 3 janvier 2021 est un peu particulier car je vais pouvoir observer de près un nouveau standard de chien par encore reconnu par la FCI qui provient d’outre atlantique : le goldendoodle. C’est le croisement d’un golden retriever et d’un caniche qui fait fureur chez les Américains et les Australiens . Ces grands enfants s’amusent à mélanger les nobles races du vieux continent pour en faire des mélanges détonants ( le créateur du labradoodle est ,parait-il, désolé d’avoir créé ce chien hybride). Et hop, un carlin et un beagle dans le shaker te font un puggle ! Même chose avec les labrador ou les golden qu’on mixe avec des caniches. Décidément, ils sont fortiches !

Il ne me faut que quelques minutes en vélo pour remonter la rue Simon Bolivar, rejoindre la rue de Belleville et me retrouver devant cet immeuble à la limite du quartier du Combat.  Je sais qu’en sonnant à cette porte d’entrée, je vais ajouter une rencontre importante à mon répertoire car j’ai déjà eu une longue conversation téléphonique avec la jeune femme qui possède depuis quelques jours seulement Patch, ce chiot qui aura une mission bien particulière.

Compte tenu de mon activité de conducteur de chiens, ceux qui m’accueillent sont parfois étonnés de voir l’indifférence que je porte à leur animal quand j’entre dans leurs habitations. Le chien de compagnie a souvent le privilège et parfois le malheur d’être le centre de l’univers de son propriétaire. Je ne félicite pas un chien simplement parce qu’il est là. Je réserve mes compliments pour d’autres moments. Quand je rentre dans une habitation, je m’intéresse d’abord aux humains et j’applique une neutralité bienveillante avec les chiens. Avant l’acquisition d’un chiot ou l’adoption d’un chien, il y a d’abord la construction intellectuelle d’une personne qui imagine une relation parfaite avec un animal. C’est ce projet canin que je veux connaître dans un premier entretien. J’ai tout de suite compris que dans cette famille recomposée le dessin « avoir un chien » venait d’une seule personne, de Léa, la maîtresse de maison, qui m’accueillait chaleureusement malgré la fatigue des nuits compliquées provoquées en partie par le chiot qui venait d’arriver. Son compagnon poli mais distant trouvait visiblement que la présence animale de Bergamote le chat de la maison était largement suffisante et que les pictogrammes de Makaton posés ici ou là étaient plus adaptés à leur enfant que les pipis et les cacas du chiot qui était arrivé dans leur appartement. Il faut dire que la barre avait été placée très haut puisque le dit appartement était au cinquième étage sans ascenseur. Même pas peur !

L’ENTRETIEN DU GOLDENDOODLE ET DU LABRADOODLE par Isabelle Wieder :

Le caniche a un poil fin et laineux, abondant et bouclé de longueur régulière et qui forme des boucles égales sur tout le corps. Il pousse constamment et ne mue pas. Un entretien régulier à la brosse puis au peigne est fortement recommandé pour éviter que se forment la bourre et les noeuds. Pour ceux qui n’y arrivent pas, un passage chez un toiletteur est fortement conseillé 3 à 4 fois par an.

Le poil du Labrador est court, épais. Il est imperméable. Sa couleur peut-être noire, sable ou couleur chocolat. Son sous-poil est très épais et dense il le protège très bien des intempéries et des températures froides en hiver. Un bon brossage hebdomadaire est indispensable et doit devenir quotidien en périodes de mues saisonnières au printemps et à l’automne.

Le poil du Golden Retriever est mi long, imperméable et légèrement ondulé.  Son sous poil est dense et épais. II a la réputation d’être “auto nettoyant”.  1 ou 2 bons shampoings par an suffisent amplement. Le poil doit être entretenu régulièrement pour ne pas laisser s’installer les nœuds. Un brossage en profondeur hebdomadaire permettra d’éliminer les nœuds et les saletés accumulées. Et devra devenir quotidiens en périodes de mues saisonnières.


Le poil du Goldendoodle se rapproche énormément de celui du Caniche. C’est-à-dire qu’il a un poil bouclé qu’il ne perd pas puisque les poils morts ne tombent pas. A sa naissance, le Goldendoodle possède un poil lisse et très fin rappelant celui du Golden Retriever, ce n’est qu’en grandissant que son poil évolue vers un pelage bouclé. Sa robe peut être aussi noire que blanche, ou bien crème ou sable.

Certes, il ne perd pas ses poils, mais son pelage épais et bouclé nécessite des soins si on ne veut pas l’abimer. Pour se faire, il faudra utiliser un peigne à larges dents afin d’entretenir ses boucles. Comme pour le Caniche, son poil pousse en continu et il faut donc penser à l’amener chez un toiletteur à raison de 3 fois par an pour entretenir sa fourrure. Il pourra également être tondu. Ses yeux et ses oreilles sont à nettoyer fréquemment pour éviter les infections.

Le Labradoodle peut, lui, avoir 3 textures de poils différentes, des poils raides comme le labrador ou des poils ondulés et bouclés comme le caniche tout dépendra si le mâle est un labrador ou un caniche. Un père caniche et une mère labrador, par exemple, feront des chiots avec du poil similaire au caniche, le contraire sera plus du poil similaire au labrador ou un mélange des deux. La portée sera comme un arc-en-ciel avec beaucoup de variations de couleurs.
L’entretien varie selon le type de poil mais en principe il est conseillé de le brosser à fond une fois par semaine. Il pourra également être tondu.

 La suite du protocole de Sofia : 2. Patch, un chiot qui sera beaucoup plus qu’un chien de compagnie !